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~ DES DÉFINITIONS ~

« La réduction des risques et des dommages se veut une approche pragmatique visant à réduire les conséquences de l’usage de drogues, ainsi que d’autres conduites à haut risque, en incorporant diverses stratégies traversant un spectre allant d’une consommation à moindre risque à l’abstinence, en passant par le contrôle de la consommation. En tant que politique de santé publique alternative à l’approche morale ou au modèle d’addiction-maladie, la réduction des risques, bien que reconnaissant que l’abstinence est un objectif ultime ou idéal, considère qu’il est avant tout nécessaire d’accepter les stratégies visant à réduire les dommages. La politique de réduction des risques préconise la mise en place de structures de soins de type « bas-seuil » s’ajoutant aux structures classiques « haut-seuil », et se fonde sur un principe de pragmatisme compassionnel plutôt que sur celui d’un idéalisme moraliste. Bien que la philosophie et les principes de la réduction des risques et des dommages se soient initialement développés dans le domaine des drogues illicites, notamment dans le contexte de l’épidémie de SIDA, une bonne partie de ses principes, de ses objectifs et de ses techniques peuvent également s’appliquer aux problèmes d’alcool. »

Aubin Henri-Jean. La réduction des risques et des dommages est-elle efficace et quelles sont ses limites en matière d’alcool ? In : Actes des auditions publiques de la Fédération Française d’Addictologie - « La réduction des risques et des dommages liés aux conduites addictives ». 2016 ; 20. En ligne : https://www.alcoologie-et-addictologie.fr/index.php/aa/article/view/657/8


« La réduction des risques s’est développée depuis un peu plus d’une vingtaine d’années dans de nombreux pays d’Europe, en Amérique du Nord et en Australie. Le message anglo-saxon pragmatique de la réduction des risques est le suivant « Si vous le pouvez, ne vous droguez pas. Sinon, essayez de sniffer au lieu d’injecter. Sinon, utilisez une seringue propre. Sinon, réutilisez la vôtre. Au pire, si vous partagez une seringue, nettoyez-la à l’eau de Javel ». »

Réduction des risques infectieux chez les usagers de drogues. Paris : Inserm-pôle expertise collective, 2010, pp. 1-13. En ligne : https://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/87/expcol_2010_reduction.pdf?sequence=1


« La réduction des risques s’adresse avant tout aux consommateurs actifs de substances psychoactives licites et illicites et à leurs proches. Développée au cours des années 1980, dans le contexte de l’épidémie de VIH chez les usagers injecteurs d’héroïne, la RDR a progressivement intégré d’autres registres d’action concernant d’autres produits, comme les initiatives développées autour des risques liés à l’alcool.

La RDR envisage tous les types de risques associés à la consommation de substances psychoactives. Elle prend ainsi en compte :

  • les risques somatiques : accidents, surdoses, contaminations par le VIH, les virus des hépatites B et C, des bactéries ou des champignons… ;
  • les risques psychiatriques : troubles anxieux, troubles dépressifs, troubles de l’humeur, psychoses… ;
  • les risques sociaux : violences, insécurité routière, exclusion, précarité.

Elle se réclame d’une démarche de santé publique pragmatique en ce qu’elle entend limiter les risques liés à la consommation, sans nécessairement avoir comme premier objectif le sevrage et l’abstinence des consommateurs. Elle
vise à permettre à l’usager d’adopter autant que possible des comportements favorables à sa santé.
Elle prend en compte les contextes dans lesquels les substances psychoactives sont consommées (isolément ou en groupe, en milieu festif ou dans la rue…) et les profils des consommateurs. La connaissance des motivations et des conditions dans lesquelles les personnes sont amenées à consommer des substances psychoactives est en effet nécessaire pour définir les stratégies efficaces de réduction des risques. »

Jourdain-Menninger Danièle, Le Luong Thanh. Drogues et conduites addictives : comprendre, savoir, aider. Saint-Denis, Paris : Inpes, MILDECA, 2015, p. 40. En ligne : https://pmb.nadja-asbl.be/pmb/opac_css/doc_num_data.php?explnum_id=138


La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) précise que : « La réduction des risques et des dommages [RDRDR] a permis de faire évoluer la perception de l’usager de drogues. Perçu comme irresponsable, dépendant et suicidaire, il s’est progressivement présenté, au-delà de ses vulnérabilités, comme un individu autonome, conservant une capacité de jugement, capable d’adopter des comportements de prévention et d’agir en faveur de sa  propre santé. Loin d’être une politique permissive, la réduction des risques et des dommages mobilise un ensemble d’interventions et de dispositifs publics et privés, encadrés précisément par la loi, dans l’objectif de venir en aide à des individus souvent fragiles et longtemps stigmatisés ».

L'essentiel sur la réduction des risques et des dommages : une politique entre humanisme, sciences et pragmatisme. Paris : Mildeca, 2020, 4 p. En ligne : https://www.drogues.gouv.fr/sites/default/files/2022-07/essentiel-rdrd.pdf

 
Mise à jour : 02/05/2023